Le Ventre de ma mère
C’est mon premier domicile
Il était tout arrondi
Bien souvent je m’imagine
Ce que je pouvais bien être...
Il était tout arrondi
Bien souvent je m’imagine
Ce que je pouvais bien être...
Les pieds sur ton cœur maman
Les genoux tout contre ton foie
Les mains crispées au canal
Qui aboutissait à ton ventre
Les genoux tout contre ton foie
Les mains crispées au canal
Qui aboutissait à ton ventre
Le dos tordu en spirale
Les oreilles pleines les yeux vides
Tout recroquevillé tendu
La tête presque hors de ton corps
Les oreilles pleines les yeux vides
Tout recroquevillé tendu
La tête presque hors de ton corps
Mon crâne à ton orifice
Je jouis de ta santé
De la chaleur de ton sang
Des étreintes de papa
Je jouis de ta santé
De la chaleur de ton sang
Des étreintes de papa
Bien souvent un feu hybride
Electrisait mes ténèbres
Un choc au crâne me détendait
Et je ruais sur ton cœur
Electrisait mes ténèbres
Un choc au crâne me détendait
Et je ruais sur ton cœur
Le grand muscle de ton vagin
Se resserrait alors durement
Je me laissais douloureusement faire
Et tu m’inondais de ton sang
Se resserrait alors durement
Je me laissais douloureusement faire
Et tu m’inondais de ton sang
Mon front est encore bosselé
De ces bourrades de mon père
Pourquoi faut-il se laisser faire
Ainsi à moitié étranglé ?
De ces bourrades de mon père
Pourquoi faut-il se laisser faire
Ainsi à moitié étranglé ?
Si j’avais pu ouvrir la bouche
Je t’aurais mordu
Si j’avais pu déjà parler
J’aurais dit :
Je t’aurais mordu
Si j’avais pu déjà parler
J’aurais dit :
Merde, je ne veux pas vivre.
Blaise Cendrars
El Ventre de la meva mare
És el meu primer domicili
Era del tot arrodonit
Ben sovint m'imagino
El bé que hi podia estar...
Els peus al teu cor mamà
Els genolls contra el teu fetge
Les mans amoïnades al canal
Que va a raure al teu ventre
El dors tort en espiral
Les orelles plenes els ulls buits
Tot recargolat concentrat
El cap quasi fora del teu cos
El meu crani al teu orifici
Gaudeixo de la teva salut
De l'escalfor de la teva sang
De les abraçades de papà
Prou sovint un foc híbrid
Electritzava les meves tenebres
Un xoc al crani m'afluixava
I jo tirava guitzes al teu cor
El gran múscul de la teva vagina
Es desava aleshores amb duresa
Jo em deixava dolorosament fer
I tu m'inundaves de la teva sang
El meu front és encara abonyegat
D'aquestes patacades del meu pare
Per què cal deixar-se fer
Així a mitges escanyat?
Si hagués pogut obrir la boca
T'hauria mossegat
Si hagués pogut ja parlar
Hauria dit:
Merda, no vull pas viure.
B.C
(Versió catalana: BRG)
Fotografia: Bruce Davidson (Carrer 100 Est, Nova York, 1966/1968) |
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